Test de la Nintendo DSi
Introduction : Histoire de rester au top des ventes, Nintendo mise sur le multimédia avec la DSi : une DS certes, mais augmentée de fonctions audio et photo qui justifient que GMP3 se penche dessus ! Toutefois, pas question de transformer la console portable en PMP ou en APN, même d’appoint, car Nintendo ne glisse qu’un petit doigt de pied dans l’encoignure de la porte…
Test de la Nintendo DSiHistoire de rester au top des ventes, Nintendo mise sur le multimédia avec la DSi : une DS certes, mais augmentée de fonctions audio et photo qui justifient que GMP3 se penche dessus ! Toutefois, pas question de transformer la console portable en PMP ou en APN, même d’appoint, car Nintendo ne glisse qu’un petit doigt de pied dans l’encoignure de la porte…
Lancé en novembre dernier au Japon mais seulement en avril pour nous autres pauvres occidentaux, la DSi est le successeur logique de la DS Lite, dont elle reprend une bonne partie du design et des caractéristiques. Un peu trop même, puisque les composants internes sont grosso-modo les mêmes, le gain en puissance est très limité et il semble même que la batterie soit moins performante sur la petite dernière…
Bref, avant d’aller plus loin, détaillons plus avant la bête.
Présentation en vidéo Dans le paquet La DSi vient dans un carton d’assez mauvaise qualité, une impression qui se poursuivra d’ailleurs au déballage du paquet. On est assez proche de ce que pourrait proposer un banal constructeur chinois, avec des bouts de carton assemblés sans grâce. Bref, on ne va pas non plus jouer avec le carton, mais certains fabricants de gadgets électronique ont su transformer cette étape du déballage en véritable expérience-utilisateur (Apple, au hasard).
Outre la console en elle-même, on trouvera dans la boîte un stylet de rechange, un chargeur secteur, un guide de démarrage rapide ainsi qu’un mode d’emploi en bon vieux papier avec beaucoup de pages. Le guide de démarrage est plutôt amusant et bien fichu, il donne envie de jeter un oeil à l’intérieur, chose rare !
À la découverte de la bête La DSi est recouverte d’une matière plastique granuleuse sous les doigts, qui évitera au moins de laisser des traces de doigts. La finition est bonne mais pas extraordinaire, les deux écrans font même un peu «cheap» si on les compare à ceux de PMP ou de smartphone.
Assez légère (214 grammes, 4 de moins que la DSLite), elle est aussi plus fine et moins longue que son aïeule, mais ces différences sont minimes et à moins de transporter avec soi un double-décimètre, on ne fera pas la distinction.
Les deux écrans mesurent 3,25 pouces, soit 0,25 de plus que sur la DSLite : encore une fois, ça ne révolutionnera pas votre expérience, ce d’autant que la résolution, jamais précisée, semble assez faible. L’écran du bas est tactile, mais pas multi-points comme sur l’iPod touch. Nintendo fournit deux stylets, un intégré dans le boîtier de la console, un autre en cas de perte - on pourra aussi utiliser son ongle. Fort heureusement, on n’a pas besoin d’être extrêmement précis dans ses manipulations au stylet.
Outre le port pour les cartouches DS situé à l’arrière, on trouve sur la tranche avant la sortie son (prise jack standard), à droite l’une des grosses nouveautés : un slot SD, sur lequel on reviendra plus tard. Au milieu des deux écrans, un oeil noir vous regarde : il s’agit du premier capteur photo - le deuxième est situé sur le capot arrière de la console.
Pour le reste, on retrouve la croix directionnelle, les quatre boutons d’actions, les boutons Start et Select, et enfin le bouton Power.
C’est étrange à dire, mais on ne ressent rien devant la console, ni en mal, ni en bien, en reprenant stricto sensu le design de la DS, Nintendo n’a pas voulu bousculer ses petites habitudes ni celles des joueurs. Dans un souci de continuité c’est plutôt bienvenue, mais un peu de nouveauté ou d’audace, ça peut être sympa.
Interface La DSi dispose de cent «slots» dans lesquels viendront se ranger vos applications. Quelques unes sont déjà installées bien au chaud, prêtes à être lancées. La console dispose de 256 Mo de stockage, à partager entre l’espace pris par les photos et les logiciels téléchargés. Dans ce dock, les icônes pourront être déplacées à votre guise. Parmi les applications disponibles à l’ouverture de la console, trois en particulier nous intéresse : le logiciel photo, le studio son et DSiWare.
Les fonctions médiaLogiciel photo
La plus grande partie du plan marketing de Nintendo pour promouvoir la DSi repose sur les deux capteurs photo de la console. Il ne faudra toutefois pas s’attendre à des miracles puisque Big N n’a fait aucun effort au niveau de leur qualité, puisque les deux disposent d’une résolution de 300 000 pixels seulement ! On se demande où Nintendo s’est fourni en APN, les sous-traitants proposant encore ce type de capteurs ne doivent plus être nombreux…
Et malheureusement, la qualité des clichés est vraiment mauvaise : résolution de 640 x 480, gros grain, et si la lumière est insuffisante, l’APN ne donnera rien. On a vu mieux, surtout en 2009 !
Le logiciel lié aux capteurs photo permet de trafiquer les clichés via des effets spéciaux plutôt amusants (même si très classique : miroir, kaléidoscope, distorsions diverses…) modifiables en direct et au stylet.
Les images seront stockables dans la mémoire interne de la console, jusqu’à concurrence de 412 clichés. Il est heureusement possible d’en stocker sur une carte SD, mais pas plus de 3 000 photos, même s’il reste de la place sur la carte ! Les photos sont enregistrées au format JPEG. À noter qu’on peut lancer un diaporama sur un ou les deux écrans, et qu’à l’ouverture de la console, l’écran du haut affiche une photo aléatoirement.
Clairement, il s’agit d’une fonction gadget, conçue comme telle par Nintendo qui n’a visiblement pas voulu aller trop loin avec ses capteurs. Amusant quelques minutes, mais inutile d’espérer une utilisation même pour illustrer par exemple un blog, sans compter que Nintendo aurait pu intégrer une fonction d’enregistrement vidéo (c’est possible avec le jeu Wario Ware Snaped, pourquoi pas en standard ?). On n’ignore toutefois pas que l’intérêt de ces capteurs sera plus évident dans certains jeux en tirant parti.
Studio son Ce nouveau logiciel intègre deux parties bien différentes. On passera rapidement sur le côté «studio», qui permet d’enregistrer sa voix pour la trafiquer à l’aide d’effets (rigolo quelques minutes, ce d’autant qu’on ne pourra pas récupérer les fichiers audio), pour s’intéresser au «son» !
La DSi sait lire, via la carte SD, des fichiers au format AAC. Pas de MP3, pas de WAV, non, de l’AAC seulement ! Si ce format est très bien qualitativement parlant, on regrette très fort qu’il faille réencoder ses fichiers MP3 pour pouvoir les lire sur sa console. On aura toujours la possibilité d’aller se fournir sur l’iTunes Store, où les fichiers musicaux sont en AAC… en attendant que Nintendo propose sa propre boutique ?
La navigation dans l’arborescence de la carte SD est très simple : il suffit de cliquer sur le dossier dans lequel les morceaux sont contenus, qui apparaîtront dès lors sur la piste circulaire d’un vinyle. Il est possible de déplacer des titres dans des listes de lecture, mais étrangement il semble qu’il n’y en ait que trois de disponibles, sans pouvoir en créer de supplémentaires : Top 10 (limitée à 10 titres), Entraînement et Souvenirs, dans lesquelles on pourra glisser jusqu’à 100 morceaux.
Lorsque le morceau se lance, on dispose de plusieurs options : on retrouve les effets du studio, il est également possible de lancer un «économiseur d’écran» sur l’écran du haut avec de nombreuses (et souvent très amusantes) animations comme une course motocross ou un niveau de Super Mario, et on disposera de la possibilité de jouer des gâchettes L et R ! Chacune peut en effet émettre un petit son différent, du genre coup de cymbale, bruit de jeu vidéo, cris d’animaux… Absolument inutile, mais charmant !
Concernant la qualité audio, il ne faudra pas attendre de miracles du côté du haut-parleur, idéal pour le fond sonore d’un jeu vidéo mais pas vraiment au top pour de la musique. Par contre, la sortie audio se révèle plutôt bonne, avec des basses bien présentes et une spatialisation correcte.
On pourra donc éventuellement, et pour peu qu’on dispose d’une bibliothèque musicale garnie de fichiers AAC, se servir de la DS comme d’un baladeur d’appoint… Mais il faudra faire avec l’obligation de sortir la console du sac, l’ouvrir et manipuler l’écran tactile pour passer d’un morceau à un autre. Notons également l’absence d’égaliseur et de réglages plus poussés.
DSiWare Un peu vite qualifié d’«AppStore» de la console, le DSiWare est effectivement une boutique d’applications en ligne, dont les fonctionnalités sont très limitées par-rapport à l’échoppe d’Apple.
Ici, on n’achète pas avec de l’argent sonnant et trébuchant, mais avec des points. À l’achat de la console, Nintendo offre généreusement 1 000 points automatiquement crédités sur votre compte. Il est possible d’acheter des points grâce à une carte bleue, de crédit ou avec une carte pré-payée (un euro équivaut à 100 points). Un compte ne peut disposer d’un stock de plus de 10 000 points.
Il n’existe pas de classements par genre, mais uniquement par nombre de points : gratuit, 200 points, 500 points ou de 800 points et plus. Chaque jeu ou application dispose d’une petite présentation ainsi que de captures d’écran.
Quant au catalogue, il fait pitié par-rapport aux dizaines de milliers d’applications disponibles sur l’AppStore : en tout et pour tout, moins d’une dizaine de logiciels lors du lancement de la console ! En-dehors de Wario Ware Snapped, déjà cité, on pourra s’adonner aux plaisirs du docteur Kawashima ou à des petits jeux sans trop d’intérêt. Bien plus intéressant en revanche, il est possible et hautement recommandé de télécharger le navigateur web offert gratuitement !
Navigateur web C’est Opera qui s’est collé à la conception du navigateur web de la DSi. Au menu, historique, gestion de favoris, zoom… Le butineur est plein de bonnes idées, comme par exemple l’écran du haut qui permet de visionner en «grand» ce que l’écran d’en bas visionne en «petit», un mode vertical affichant le texte d’une page sur une colonne (très pratique)…
Pour la recherche, on a le choix entre Google et Yahoo. Par contre, inutile de vouloir visionner une vidéo Flash, comme sur de nombreux autres appareils mobile, le Flash n’est pas intégré. Par contre, on pourra récupérer ses e-mails sur Gmail par exemple. Nintendo serait d’ailleurs avisé de proposer une application de réception et de gestion d’e-mails…
Pour conclure sur cette fonction, on reste dans le domaine du coup de main, au cas où on aurait besoin d’aller chercher une information ou deux sur internet, mais en aucun cas ce navigateur ne peut offrir une expérience satisfaisante pour celui qui voudra surfer un peu plus sérieusement. De plus, il se révèle tout de même très lent.
Pour conclure Nintendo a joué sur la prudence extrême pour cette nouvelle mouture de la DS, dont les petits bonus ne permettent pas d’envisager autre chose que l’achat d’un «vrai» PMP, si l’on souhaite écouter de la musique, voire surfer sur internet avec un appareil de poche (quant à visionner des vidéos, n’en parlons pas !).
Sur cette problématique de la convergence, un autre constructeur a su proposer une vision des choses intéressante et mieux intégrée : Apple avec son iPod touch offre en effet un lecteur audio/vidéo, un navigateur web performant, une boutique d’applications en ligne et un versant console de jeux qui, s’il n’atteint évidemment pas la maturité de celui de la DS, devrait à l’avenir constituer une sérieuse concurrence aux consoles portables. Mais achètera t-on la DSi pour ses fonctions multimédias qui somme toute, sont très annexes ? Car la DSi, c’est d’abord et surtout une console de jeux, et ça Nintendo sait faire !